À l'occasion de sa toute première exposition, Soi l'autre, HYL dévoile un regard intime et humain sur ses sujets, tout en abordant des questions profondes sur la rencontre, l'identité et la perception de soi.

Originaire de Nevers, elle invite le public à explorer un monde où la lumière, les ombres et les émotions se croisent à travers 23 portraits vibrants.

La galerie Arko, lieu emblématique de l'art nivernais, accueille cette exposition durant le mois de Mai. 

Une exploration des contrastes humains

Les visiteurs peuvent découvrir un ensemble d’images en noir et blanc, mais aussi en couleur, chacune racontant une histoire différente. Annabelle souligne l'importance de ces choix visuels : "Les photos en noir et blanc me permettent de me concentrer sur l’essence de la personne, de capturer des détails sans distraction." En revanche, la couleur est utilisée pour apporter une dimension plus complexe, plus riche, comme pour exprimer les nuances de la personnalité de chaque individu.

Les photos exposées représentent 14 personnes, hommes et femmes de différents horizons. "Je veux que chacun de mes sujets soit mis en lumière de manière unique, que la lumière sculpte leur visage et révèle ce qu'ils ont d'exceptionnel", précise-t-elle. 

Pour elle, la photographie ne se limite pas à l'image; elle doit également transmettre un message. "Chaque cliché est une rencontre, un dialogue", confit-elle.

Une méthode, un engagement

Son travail ne se limite pas à appuyer sur un bouton. Chaque portrait est le fruit d’une longue préparation. Annabelle prend le temps de connaître ses sujets, de discuter avec eux, de comprendre leurs histoires. "Une séance photo peut durer jusqu'à une heure", explique-t-elle. "Ce n’est pas juste une prise de vue, mais une véritable immersion dans la vie de l’autre."

Cette démarche de création, de lien, ne se limite pas à la prise de photo elle-même. L’artiste cherche à déstabiliser les modèles, à les amener à se confronter à leur image, parfois sans artifice. À travers son objectif, Annabelle espère que ses modèles verront une version d’eux-mêmes qu’ils n’avaient jamais remarquée. "L’enjeu n’est pas de leur montrer qu'ils sont beaux, mais de leur prouver qu’ils peuvent l’être", déclare-t-elle.

L’évolution de l’artiste

L’exposition devait initialement porter sur le corps humain, un thème qui faisait écho à ses premières préoccupations photographiques, la découverte de l’intimité de l’autre. "C’était une période où je m’intéressais beaucoup au corps, à l’expression de soi à travers la nudité", se souvient Annabelle. Cependant, avec le temps et l’expérience, sa vision a évolué. "Aujourd’hui, ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’aspect psychologique, la rencontre, la discussion."

Annabelle évoque également un aspect thérapeutique dans sa démarche photographique, non seulement pour elle-même, mais aussi pour ses modèles. "Beaucoup d’entre eux sont confrontés à une image d’eux-mêmes qu’ils n’apprécient pas. À travers la photo, je cherche à leur permettre de s’accepter, de les inviter à se voir sous un autre jour", explique-t-elle.

L'art de la confiance

Un autre aspect fascinant de son travail est la manière dont elle accompagne ses modèles dans le processus de validation de leur portrait. "Il faut du temps pour que quelqu’un accepte de se voir, de se découvrir sous un autre angle", remarque Annabelle. Les critiques, les doutes et la remise en question font partie intégrante de ce parcours. "C’est un défi pour moi aussi, de prouver que ce regard sur l’autre peut être perçu comme une forme de beauté", confie-t-elle.

La photographie d'Annabelle ne se résume pas à des portraits formels ou à des instants figés. Elle s’efforce d’attraper des émotions, de capter ces moments où l’humain est le plus vulnérable. Ces images deviennent alors un véritable reflet de l’intime, une invitation à regarder plus profondément, à comprendre la complexité de chaque être humain.

"Soi l'autre", une invitation à découvrir l'invisible

Pour Annabelle, cette première exposition est aussi un moment de validation personnelle. "J’ai envie de rencontrer d’autres artistes, d’échanger sur mon travail et de voir comment mes portraits résonnent chez les gens", explique-t-elle. Si l'exposition a été un premier pas vers un avenir prometteur, elle rêve déjà de nouvelles explorations "Peut-être que la prochaine exposition montrera aussi d’autres aspects de ma pratique, des portraits moins intimes, des scènes de vie, des reportages."

L'exposition "Soi l'autre" est à découvrir jusqu’au 1er juin à la galerie Arko, du jeudi au dimanche, de 14h30 à 19h, et le samedi jusqu'à 20h.

Pour les amateurs de photographie, un atelier est également proposé en parallèle de l'exposition, offrant ainsi une occasion unique d'explorer l'art du portrait sous l’œil aiguisé d'Annabelle.

La photographie d’Annabelle, loin d’être un simple cliché, devient une réflexion profonde sur le regard, sur l’autre et sur soi-même.

Une très belle expo, recommandé par la rédac de The Vox !

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