Un fort à l’histoire mouvementée

Construit à partir de 1804 et achevé en 1857, Fort Boyard avait pour mission de protéger la rade, l’embouchure de la Charente, le port et le grand arsenal de Rochefort, menacés par les Anglais.
Le chantier initial était d’une complexité extrême : ériger un fort sur le banc de sable instable du « longe de Boyard », un véritable défi. On prête à Vauban cette phrase devenue célèbre :

« Il est aussi impossible de construire un fort sur le banc de Boyard que de saisir la lune avec les dents. »

Même s’il n’a jamais vu le chantier, sa formule résume parfaitement l’audace du projet.
Transformé en prison avant d’être abandonné, le fort a longtemps été surnommé « le fort de l’inutile ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert même de cible pour l’entraînement des soldats allemands… jusqu’à retrouver une seconde vie en 1990 avec l’émission télévisée éponyme, désormais adaptée dans une trentaine de pays.

Les assauts de la mer et du temps

Depuis des décennies, le vent et les vagues s’acharnent sur Fort Boyard. Autrefois, trois protections le défendaient :

  • un éperon à l’amont,

  • un port d’accostage côté vigie,

  • et une risberme, un talus de protection à la base du fort.

Ces dispositifs ont disparu, laissant le monument à la merci de la houle. Sans intervention rapide, il risquerait tout simplement de s’effondrer.

Le chantier qui va tout changer

Le projet de restauration, estimé à 36,6 millions d’euros hors taxes, s’étalera jusqu’en 2027. Il vise à restaurer le fort dans le respect de son design historique.
Les priorités :

  • réparer et consolider la risberme,

  • reconstruire l’éperon et protéger la partie nord,

  • reconstituer le havre d’accostage côté sud.

Mais pour sauver le fort, il faut aussi trouver les fonds. Le Département cherche à réunir 9 millions d’euros auprès de mécènes et donateurs publics et privés. Une soirée des mécènes a d’ailleurs été organisée à Paris, à l’École 42 (gracieusement mise à disposition par Xavier Niel), pour convaincre les grands donateurs.

Un financement qui rame (encore un peu)

Pour récolter les sommes nécessaires, le Département de la Charente-Maritime a lancé une véritable opération séduction :
des crayons, mugs et maillots vendus sous la marque déposée Fort Boyard (enregistrée en mars 2025),
des appels aux dons, des microdons en magasins, des partenariats avec des entreprises locales… bref, tous les leviers sont activés.

L’opération « Sauvons le Fort Boyard », lancée avec la Fondation du patrimoine, a déjà permis de réunir 372 000 €.
La société de production Adventure Line Productions (ALP), qui exploite le site pour l’émission, apporte également 150 000 € sur trois ans, en plus du loyer annuel de 100 000 € versé pour l’occupation du fort.

Côté collectivités, la solidarité locale s’organise : plus d’une vingtaine de communes ont contribué, pour un total de 76 000 €, dont 85 000 € pour la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (1 € par habitant) et près de 9 800 € pour la ville d’Aytré.

« Faire avec les moyens du bord »

Si certains élus appellent à « être plus inventifs » dans la recherche de fonds, la présidente du Conseil départemental, Sylvie Marcilly, se veut optimiste.
Elle salue la mobilisation autour du monument : entre mécénat, produits dérivés et dons, la cagnotte pourrait bientôt dépasser les 600 000 €.
Et comme disent les marins : il faut faire avec les moyens du bord… tant qu’ils permettent de sauver la perle de pierre de la Charente-Maritime !

Mécénat et appel aux dons

Vous êtes un particulier

Vous pouvez faire un don :
- Par paiement en ligne sur le site Internet de la Fondation du patrimoine.
- Par chèque :
Ordre : Fondation du patrimoine - Fort Boyard
Adressé à : Fondation du patrimoine - BP 70289 - 75867 PDC Paris 18
- En espèces : 
Les dons en espèces ne doivent pas dépasser 1000 €.
Ils peuvent être recueillis dans des urnes lors de certains événements.

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au 05 46 31 72 00