À l'occasion de la sortie d’’Aimons-nous vivants" le 16 avril, la monteuse Christine Lucas Navarro nous explique au micro de Manuel Houssais comment elle a façonné cette comédie fine signée Jean-Pierre Améris, et comment l'alchimie entre Gérard Darmon et Valérie Lemercier a pris forme au montage.

L'art délicat du montage cinématographique

Le travail de monteur est comparable à de la haute couture selon Christine Lucas Navarro.

"On prend sur chaque prise les meilleurs moments. C'est un peu un puzzle où il faut assembler tout ça avec chaque meilleur moment de chaque plan et de chaque prise," explique-t-elle.

Cette étape cruciale peut parfois sauver un comédien ou un film, même si la monteuse tempère en précisant qu'on "ne peut pas faire l'impossible". Son travail consiste à recevoir les rushs quotidiennement pendant le tournage, à réaliser une première version seule, puis à retravailler chaque scène avec le réalisateur pour ajuster, couper ou rallonger le film.

Une alchimie immédiate entre les acteurs

Pour "Aimons-nous vivants", le défi principal était la longueur du film, "assez bavard" selon la monteuse.

Mais ce qui l’a frappée dès les premiers rushs, c’est la complicité évidente entre Gérard Darmon et Valérie Lemercier :

"Ça se voyait en fait que ça prenait entre eux et qu'il y avait un vrai truc qui fonctionnait."

Christine Lucas Navarro a immédiatement perçu des similitudes avec "Les Émotifs anonymes", un précédent succès de Jean-Pierre Améris, notamment dans le ton du film qui mêle comédie et émotion avec finesse.

Au service de la vision du réalisateur

Dans sa collaboration avec Jean-Pierre Améris, Christine Lucas Navarro explique que ce réalisateur n’aime pas voir les rushs pendant le tournage, et n’intervient qu’une fois le premier montage achevé. Ensemble, ils déterminent :

"Dans quelle direction aller : est-ce plus comédie ou plus d’émotions ? Quel personnage prend trop de place ?"

La monteuse insiste sur l’importance de se mettre au service du film et du réalisateur, tout en y apportant sa sensibilité. Le travail musical a également représenté un défi, notamment pour intégrer la chanson de François Valéry, qui donne son titre au film – une arrivée tardive en raison de droits musicaux.

Une interview réalisée dans le cadre du FCEM | Festival du Cinéma Européen de Meyzieu.